Atelier Capitale romaine avec John Stevens

article écrit par Yolande Lessard 

John Stevens est un calligraphe reconnu internationalement qui a débuté sa carrière comme  lettreur. Il possède une très grande dextérité entre autres pour la manipulation du pinceau plat. Je  reste admirative devant la qualité de son travail et son style épuré. Il est l’un des mes calligraphes  préférés. 

L’atelier Capitale romaine, organisé par La société des calligraphes de Montréal, s’échelonnait  sur cinq semaines à raison de deux heures par session Zoom. Un groupe Facebook privé a été  créé afin de faciliter les échanges et nous amener un peu plus loin dans notre processus  d’apprentissage. Chaque participant pouvait déposer ses exercices sur le site et recevoir les  commentaires de John sur les travaux réalisés durant la semaine. Merci à Erin Neilson pour la  gestion des séances Zoom. 

Notre apprentissage a débuté avec la Neuland tracée au pinceau plat, une écriture aux traits gras,  sans sérif, souvent utilisée avec un interligne minimal afin de créer une texture bien dense. Puis  nous avons pratiqué les lettres moulées (block letters), sans sérif, tracées avec un pinceau plat  plus étroit. Nous avons étudié également la monoligne avec le crayon plomb, une écriture aux  traits uniformes, dont les formes et les proportions des lettres sont à la base des capitales  romaines. Nous avons écrit un long texte monoligne, avec un marqueur à pointe fine afin de nous  familiariser avec l’espace entre les lettres, entre les mots, entre les lignes de textes et apprendre à  éviter les rivières !  

Vers la troisième rencontre, nous sommes fin-prêts à entrer dans le vif du sujet la capitale  romaine, utilisée dès le 1er siècle av. J.C. sous forme d’inscription lapidaire. L’un des plus beaux  exemples de cet alphabet classique se trouve à la base de la colonne Trajane. Cette élégante  écriture, exécutée avec un pinceau plat d’un demi pouce de largeur, possède des sérifs, des pleins  et des déliés. Nous avons débuté les exercices en traçant des lettres de grand module (cinq  pouces de hauteur), une méthode utilisée pour acquérir la mémoire musculaire. Il est  indispensable d’utiliser un pinceau plat de bonne qualité afin de produire un tracé bien net pour  exécuter les capitales romaines. La plupart des traits de la romaine sont tirés, la construction des  lettres se fait en variant l’angle, la pression, l’épaisseur du trait, le rythme et la manipulation du  pinceau. Cela semble si facile à exécuter lorsqu’on regarde John tracer une lettre… mais il ne  faut pas s’y méprendre, ce ne l’est pas du tout ! Cela nécessite d’abord une étude de la forme des  lettres, une connaissance des proportions et plusieurs heures de pratique. Un cahier (Capitals |  John Stevens), des vidéos sur la préparation du pinceau plat ainsi que l’exécution de chacun des  traits des capitales romaines ont été réalisés par John, ce qui nous a grandement facilité  l’apprentissage. 

John a beaucoup d’expérience dans les domaines de l’édition (magazines, livres), l’emballage, la  publicité, la télévision et le cinéma. Il aime parler d’esthétisme et de design, un aspect important  du travail d’un calligraphe. Il nous invite à créer le titre d’un livre. Il explique la règle :  l’ensemble doit faire un tout (lock-up). Il souligne l’importance de la relation entre les éléments  du design, la diversité dans l’unité, l’équilibre entre la forme et la contre forme.

Vers la quatrième semaine, John nous a amené vers l’étude d’une écriture plus informelle, une  variante de la romaine. Cette partie, trop courte à mon avis, pourrait faire l’objet probablement  d’un autre atelier. John a abordé le rythme, la fluidité, le mouvement, la capacité d’exprimer  l’esprit d’un texte à travers notre calligraphie. Nous avons exploré quelques approches  alternatives, combinant l’écriture, le dessin et l’utilisation d’autres outils tels que la plume  biseautée, la plume pointue, le pinceau pointu, le pinceau à poil long.  

J’aimerais remercier John Stevens d’avoir partagé ses connaissances et son expérience avec  nous. Vous êtes un enseignant qui inspire ses élèves et les propulse vers d’autres avenues  calligraphiques.

Gilles Champagne

Le 5 octobre 2021, Gilles Champagne, notre ami et très cher collègue de calligraphie, nous a fait ses adieux.

Cet homme d’une simplicité attachante et d’une disponibilité sans borne, partageait sa passion pour la calligraphie avec générosité et humour.

La dernière année a été particulièrement difficile pour lui.  Avec tous ses rendez-vous auprès des nombreux spécialistes et dans différents hôpitaux et CLSC, il a vécu beaucoup de moments difficiles autant sur le plan physique que moral, et malgré tout sans jamais s’en plaindre.   Au travers ces épreuves, Gilles a toujours poursuivi la réalisation de ses projets mensuels pour notre groupe de Calli virtuelle.  Sauf celui de septembre, qu’il n’a pas eu l’énergie de commencer.  Il était tellement habité par la calligraphie qu’il se faisait un grand plaisir de toujours être le premier à envoyer son travail de calligraphie à notre collègue Louise Rousseau pour le montage et le partage virtuel des œuvres de chacun.

Gilles, lui qui m’a enseigné la calligraphie depuis 2015, a été un cadeau pour moi et je suis très fière de vivre avec le souvenir de tout ce qu’il m’a apporté.  Ce sont d’heureux moments d’humour, de grands rires et que dire de ses splendides cartes de souhaits.   Imaginez maintenant toutes ses enveloppes calligraphiées personnellement et envoyées à chaque membre, oui vous avez bien lu, à chaque membre de la Société des calligraphes de Montréal lors des parutions de notre magazine Arabesque.   D’une résilience à toute épreuve, il a fait ce travail pendant des années, mais ce qu’il adorait par-dessus tout, c’était de recevoir des cartes de ses élèves.  Tellement, qu’à tous les ans il nous avisait en plaisantant que sa date anniversaire était le 8 septembre, pour être  bien certain d’en recevoir.  Et, même si la carte qu’il recevait n’avait pas grande envergure, il avait ses mots magiques qui me mettaient toujours un baume au cœur ; … »c’est beau au boutte ».   Ses petits mots d’encouragement me manquent déjà !

Gilles a eu 80 ans le 8 septembre dernier et sa liste de souhaits s’est réalisée ; fêter ses 80 ans en famille et recevoir des cartes de fête. 

Chaque fois que vous penserez à Gilles, il revivra. Quand vous racontez une anecdote sur lui, quand vous appliquez les conseils qu’il vous a donnés, quand vous vous remémorez les bons moments passés ensemble… Chacune de ces fois, il sera à nouveau présent.

Merci Gilles de tous ces moments calligraphiques partagés avec toi.

Par Marie Pierre Robert

En lumière Louise Rousseau

Par Claire Bourassa

« C’est à moi à m’occuper de mon imaginaire! »

Louise Rousseau à Percé, 2017

Printemps 2020. Nouvellement retraitée et confinée, Louise s’ennuie de l’activité Samedis calligraphiques qui lui permettait de développer un thème en compagnie d’une douzaine de membres. Elle propose à Mathieu, notre président, une activité de calligraphie virtuelle aux trois semaines : « Comme ce n’est plus possible de la faire en personne, on fait un échange autrement. Il y a des gens que je connais depuis longtemps et lorsque je regarde leurs œuvres, je trouve qu’ils se sont donné du lousse! Il y a quelque chose de personnel qui s’installe chez plusieurs d’entre eux. » Cette activité a démarré au printemps 2020 et se poursuit depuis. Elle compte une vingtaine de participants, un véritable succès!

La découverte de la calligraphie et de Yannick Durand

En 1995, Louise se cherche une activité artistique pour se ressourcer. Elle essaie le vitrail, puis se tourne vers la calligraphie, en se rappelant les belles lettres anglaises que son père traçait à la plume fine. Elle rencontre Yannick Durand, alors professeure au Centre Saidye-Bronfman. Celle-ci l’encourage à travailler de sa main gauche : « Tu es gauchère, prends ta main gauche et trouve ta position qui est confortable pour toi! » Louise se documente et observe des calligraphes gauchers comme Lieve Cornil : « À la petite école, lorsque j’écrivais avec des plumes fines, j’ai compris que je devais tourner mes feuilles, sauf que pour la calligraphie, je les tourne dans l’autre sens. »

Sa main gauche lui donne un avantage distinctif qui ne lui déplait pas du tout : « On structure la page autrement, en tournant la page, ce qui est horizontal devient vertical, cela m’apporte quelque chose de différent. » Ce besoin de se distinguer lui viendrait aussi de sa famille : « Je viens d’une famille de quatre et on est très proches en âge. Garder mon individualité, c’est quelque chose qui a toujours été important. »

La création d’une écriture personnelle

Au contact de Yannick, Louise s’intéresse au message transmis par sa calligraphie :      « Au delà des mots, il y a tout ce qu’on veut transmettre dans nos communications. On n’écrit pas de la même façon le mot Amour et le mot Pluie! Avec Yannick, il y avait toute une réflexion à ce sujet. Il y a beaucoup dans le non verbal qui peut s’exprimer et c’est sûrement un peu ma formation en psychiatrie qui m’aide à le percevoir. Il y a des émotions qui se transmettent. C’est la réflexion des mots qu’on dit. » 

Elle explore l’écriture plus gestuelle qui s’approche d’une « image calligraphique », à la frontière de l’abstraction et de la lisibilité. Après le décès subit de Yannick, Louise devient membre de la Société des calligraphes de Montréal et poursuit sa formation avec Denise Lach à Percé : « Tu travaillais une lettre et tu explorais jusqu’où tu pouvais la transformer. J’avais pris un G, cinq jours! Cela t’apprend qu’est-ce qui fait la lisibilité!» Deux ans plus tard à Percé, elle participe à un atelier avec Laurent Rébéna : « Nous avons travaillé la forme et la contre-forme. Tu construis à partir d’une lettre et tu développes une écriture harmonieuse, tout en gardant une certaine lisibilité, tout en exagérant certains traits. »

Le goût d’exposer

Cette tradition d’exposer remonte à l’époque des cours avec Yannick Durand, mais aussi à sa participation avec le groupe de calligraphes, Les Calmars : « Cela faisait plus de dix ans qu’on se connaissait après avoir suivi des cours avec Yannick. On était devenues amies car la calligraphie, c’était sa famille. Avec elle, on faisait toujours des expositions, c’était important. On commençait une pièce et on la finissait assez pour l’encadrer et la mettre sur le mur. Sinon, tu ne finalises pas! »

L’aventure des Calmars se poursuit une dizaine d’années avec des expositions annuelles. En 2018, alors que le groupe termine ses activités, Louise et Paulette Dufresne, son amie calligraphe, co-organisent une exposition à Paris avec les poèmes d’une amie franco-québécoise, Marie Gagnon : « Je lui ai proposé une interprétation personnelle de ses poèmes. J’allais chercher les passages qui m’intéressaient. Je ne voulais pas être le scribe! Cette collaboration était intéressante car l’auteure est contemporaine, elle a eu la surprise de voir ce que j’ai fait avec son texte. C’est là que le plaisir a commencé! Quand elle a vu l’expo, elle a compris ma démarche, comment la calligraphie transmet une pensée! »

L’introduction du monotype dans ses calligraphies

Alors qu’elle prépare son exposition à Paris, Louise sent le besoin de bonifier sa calligraphie avec le monotype, qui apporte une richesse visuelle et une profondeur à son œuvre : « Je voulais ajouter quelque chose alors que je faisais partie de Calmars. Il y avait une pensée Calmars. Je suis allée à une visite libre à l’Atelier circulaire (centre d’arts imprimés) et j’ai aimé la présentation d’une artiste graveure, Jacinthe Tétrault. Elle a une âme de mentor. Elle t’amène à réfléchir, à essayer. Elle est très rigoureuse dans sa technique. » 

Après l’exposition de Paris, deux autres se succèdent à Montréal à la Galerie Espace, boulevard Saint-Laurent, en compagnie de Paulette. Lors de la toute dernière en décembre 2020, les haïkus de leur amie Romane les inspire : « Lorsqu’on est allées faire nos monotypes, on avait déjà nos poèmes. Cela fait du bien à l’âme car tu plonges dans ta bulle. J’ai fait un cahier avec mes préférences. J’ai ajouté des idées ou des images qui me venaient. »

Ses outils

Louise aime travailler sur du papier texturé avec ses monotypes. Elle affectionne les outils qui lui permettent de créer des effets variés : « Lorsque j’ai pris des cours avec Yannick, ses Automatic Pen traînaient. Elle m’a permis de les utiliser et j’ai aimé cela! J’en ai maintenant! Puis j’ai des Folded Pen (Cola Pen), des Automatic Pen, différentes grosseurs de tire-ligne. Je fignole avec de la plume pointue. Avec ces outils, je peux prendre les médiums que je préfère, du sumi, du pigment, de l’acrylique, avec des consistances de mon choix. » 

Ses projets

Louise s’est inscrite à une formation sur l’Imaginaire poétique en juillet dans la région de Percé (Coin-du-Banc). Elle retrouvera l’artiste multidisciplinaire Lino avec qui elle avait suivi un atelier de création en 2019. Puis en avril 2022, Paulette et elle exposeront à nouveau à la Galerie Espace, accompagnées des haïkus de Romane : « Il faut que tu te mettes des projets, des défis. On prend des risques. Si tu fais des projets seulement quand tu vas être sûre, il n’y en aura pas de projets! »

En terminant ce portrait, je voulais mentionner que cette rencontre avec Louise Rousseau n’était pas seulement du domaine calligraphique; il y avait une dimension humaine beaucoup plus large qui s’est dégagée car ses paroles sont un réel gage d’espoir : « Quand tu as travaillé 40 ans en psychiatrie, il n’y a pas de mesures gouvernementales qui vont confiner ton imaginaire, mais toi-même, tu peux le faire assez facilement et il faut s’occuper. Cela a été mon leitmotiv pendant mes premiers mois de retraite. C’est à moi à m’occuper de mon imaginaire! »

Merci Louise! Message bien reçu!

Extrait de son journal de confinement « Nul ne peut confiner l’imaginaire, sauf
soi-même dit le psy » 2020
Jeux de lettres – Atelier avec Laurent Rébéna, Percé, 2017
Activité des Samedis calligraphiques 2018-2019
Pour ne pas tourner en rond… 2020
Susurrement du ruisseau… 2021

Pour en savoir plus sur Louise
Compte Instagram de Louise
@rousloui
Ses publications
https://www.blurb.com/user/rousloui

Pour participer au projet de calligraphie virtuelle
ateliers.scm@gmail.com

Ses sources d’inspiration
Denise Lach, calligraphe
https://www.deniselach.com/calligraphie

Lino, artiste multidisciplinaire et professeur à Percé
http://www.linoillustration.com/

Brody Neuenschwander, historien de l’art et calligraphe
https://www.brodyneuenschwander.com/

Comment prendre de superbes photos d’art

Par Tamer Ghoneim

Avez-vous du mal à obtenir des images de qualité qui montrent la vie et le dynamisme de votre travail ? L’objectif de cet article est de vous donner quelques conseils simples pour prendre de superbes photos de vos œuvres. Nous allons commencer par l’élément le plus important…

Lumière

Avez-vous déjà remarqué que la qualité de vos photos est toujours pire la nuit ou dans un environnement sombre ? Elles sont souvent granuleuses, pas nettes, et les couleurs et le contraste sont moins clairs et moins vifs.

Considérez votre appareil photo (qu’il s’agisse d’un téléphone ou d’un reflex numérique coûteux) comme un appareil qui « collecte la lumière » plutôt qu’un appareil photo. Il prendra systématiquement des photos dans des zones très lumineuses, en particulier une lumière douce et diffuse comme par temps nuageux.

L’idée que votre appareil photo fonctionne mieux par temps nuageux plutôt que par temps clair et ensoleillé peut vous surprendre, mais les caméras ne fonctionnent pas aussi bien lorsqu’il y a une grande différence dans la luminosité d’une scène (comme l’après-midi par temps ensoleillé, jour sans nuages).

Donc la première recommandation est de trouver la meilleure lumière possible pour prendre votre photo.

Conseils de pro :

• Photographiez votre œuvre dans un endroit bien éclairé avec une lumière diffuse, si possible. Glissez une table près d’une fenêtre ou d’un groupe de fenêtres dans votre maison et prenez la photo à cet endroit.

• Vous pouvez toujours obtenir de bonnes photos par temps clair et ensoleillé en prenant des photos à l’extérieur, à l’ombre, ou en utilisant des rideaux pour diffuser la lumière.

• Si vous avez un budget, de nombreuses options d’éclairage artificiel sont possibles, telles que de grandes boîtes à lumière.

Stabilité

Un autre élément essentiel pour obtenir des images nettes et de qualité est de maintenir votre appareil photo stable. Si vous devez tenir votre appareil photo à la main, essayez de vous appuyer contre un mur ou posez votre bras sur une surface proche.

De plus, lorsque vous appuyez sur le bouton de l’obturateur, maintenez-le enfoncé pendant un moment pendant que l’appareil prend la photo plutôt que de l’éloigner instantanément.

Le meilleur moyen de stabiliser la caméra est de la monter sur un trépied ou sur un appareil similaire. 

Conseil de pro : si vous utilisez un trépied, utilisez une minuterie ou un délai d’obturation pour empêcher tout mouvement lorsque vous touchez ou appuyez sur le bouton.

But

Tenez toujours compte de l’utilisation finale de la photo lors de la prise de vue. Prenez-vous une photo pour faire des tirages d’art, pour les médias sociaux, l’édition, etc. ? Configurez votre photo en pensant à l’utilisation finale.

Par exemple, si vous envisagez de créer des tirages d’art, l’objectif est de capturer l’image de la plus haute qualité de l’œuvre d’art elle-même. Si vous prévoyez de partager les photos en ligne ou sur les réseaux sociaux, il peut être avantageux d’inclure d’autres éléments, comme du matériel artistique ou des objets uniques qui ajoutent de l’intérêt.

Édition

Le montage peut considérablement améliorer et styliser les images. Il existe d’excellentes applications mobiles, comme VSCO et Snapseed, ou des outils professionnels comme Adobe Lightroom, qui vous permettent d’appliquer des ajustements manuels et des effets de filtre pour améliorer vos images.

Conseil de pro : augmenter la luminosité, le contraste et la saturation peut donner à vos images un aspect audacieux et coloré. La diminution de ces paramètres produira une apparence plus fade et maussade.

Image 01: Configuration de l’éclairage de studio pour un téléphone mobile utilisant des boîtes à lumière pour l’éclairage et un trépied pour la stabilité
Image 02: Image directe de l’illustration à utiliser pour créer des impressions d’art professionnelles
Image 03: Image d’une œuvre d’art à utiliser pour les médias sociaux ou tout autre contenu en ligne

Tamer Ghoneim est un artiste calligraphe et instructeur professionnel spécialisé dans la calligraphie gothique, y compris les interprétations modernes et les dessins abstraits. Basé à Houston, au Texas, son objectif est d’encourager les personnes de tous âges et de tous niveaux à apprendre l’art enrichissant de la calligraphie gothique.

Cartes de souhaits – 101 ans de Sr Noëlla

Le 5 décembre 2020, Sr Noëlla Doyon a fêté ses 101 ans. Avec la pandémie, les célébrations ont été très modestes comparativement à l’année passée, alors qu’elle fêtait ses 100 ans en compagnie de sa grande famille.

Pour remédier à cette absence de festivités, un défi calligraphique sous forme de cartes de souhaits a été lancé par Claire Bourassa et nous vous présentons ici certaines des cartes qui ont été envoyées à Sr Noëlla par nos membres.

Sr Noëlla, que l’année de vos 101 ans soit remplie de joie, d’amour et d’amitié. Bonne fête de la part de la Société !

Mathieu Doucette
Président

Claire Bourassa, Enveloppe et carte
Chantal Fontaine Hébert, enveloppe et carte, embossage et enluminure, or 23 carats et métaux bigarrés, plume Zebra
Diane St-Antoine, Carte
Gilles Champagne, Enveloppe et carte
Saskia Latendresse, Carte

Calli Virtuelle

Par: Louise R

Une activité virtuelle initiée pendant le Covid. Pour les membres de la Société qui recherchent des occasions de partage calligraphique.

Une nouvelle activité, gratuite, ouverte à tous les membres avec partage via internet a été offerte. Les participants reçoivent une consigne, ils doivent créer une ou des calligraphies à partir de cette consigne, photographier leur production et la faire parvenir au comité organisateur. Nous proposons un délai de 3 semaines pour nous faire parvenir le ou les essais.

L’activité a été centrée sur le thème de l’expo de la Société prévue en novembre, soit l’amour des lettres. Une lettre de l’alphabet a été proposée à chaque trois semaines. Les participants peuvent choisir de faire une lettrine, des mots, des phrases contenant cette lettre. Nous avons débuté par le C pour Calligraphie, ou Covid selon l’humeur, puis le P de paysage ou de papa, puis un M. Et cet alphabet dans le désordre, car il faut bien des surprises, se continue.

A chaque trois semaines, les envois reçus sont rassemblés en tableau pour un partage de la production de chacun.

La réponse des membres fut enthousiaste et chacun a su créer une ou des calligraphies personnelles, inspirées, variées et pourtant toutes sur le même thème, la même lettre. Ce partage virtuel est source d’inspiration, avec la touche personnelle de chacun. La publication de ces travaux est volontaire, le partage peut se limiter au petit groupe, chacun peut envoyer des essais qui ne seront diffusés dans les médias sociaux que si le participant le souhaite.

Yolande Lessard

Calligraphie: Yolande Lessard
Texte: Yolande Lessard
22 avril 2020

Ce poème a été écrit le 22 avril 2020 suite à la pandémie de covid-19 qui a sévi dans le monde entier et particulièrement à Montréal. La ville entière et sa population étaient en confinement. J’étais en deuil, mon conjoint Félix Doudou Boicel venait de décéder le 10 mars 2020 d’une fibrose pulmonaire. Les rassemblements et les funérailles étaient interdits.

En lumière: Sr Noëlla Doyon

Sr Noëlla Doyon, calligraphe et centenaire!

Par Claire Bourassa – Photos : Diane St-Antoine

Sr Noëlla tenant une photo d’elle de 1994, alors qu’elle travaillait comme bibliothécaire à l’école secondaire St-Joseph. L’année suivante, elle commencera ses cours de calligraphie.

L’automne dernier, je réponds à l’appel de notre président Mathieu Doucette afin de faire parvenir une carte calligraphiée à notre membre centenaire, Sr Noëlla Doyon. Celle-ci m’invite à venir la visiter à la résidence Les Jardins d’Aurélie à St-Hyacinthe, pour religieuses de sa communauté, les Sœurs de Saint-Joseph, et celles du Précieux-Sang. Dès le premier contact en février, je réalise que je suis en présence d’une centenaire exceptionnelle! Sr Noëlla est une femme toute menue qui se déplace d’un bon pas avec une simple canne! Elle a l’œil vif et est dotée d’une élocution rapide et d’un grand sens de l’humour!

« Moi, la calligraphie, ça m’aide à vivre! »

Son intérêt pour la calligraphie a toujours été présent dans sa vie, notamment comme enseignante où elle fignole ses textes au tableau.

 « À l’école, il fallait faire des beaux tableaux, écrire des belles phrases garnies de fleurs avec une pensée d’auteur. On filait avec ça quatre à cinq mois, puis à Noël on changeait ça. Je disais toujours qu’à chaque fois que j’entrais dans la classe, je regardais le tableau! J’avais une collègue enseignante à Granby qui fut un modèle pour moi. C’est ainsi que je me suis rendue à l’italique en inclinant mon écriture et ça a été ma meilleure! »

La rencontre déterminante de Yannick Durand

À l’automne 1995, âgée de 74 ans, avec plus de 35 années actives comme enseignante et 18 comme bibliothécaire, Sr Noëlla est enfin en congé sabbatique et prête à relever un nouveau défi.

« Lors d’une activité au YMCA, j’entends parler du travail de Yannick Durand. La journée même, je prends rendez-vous avec elle à la boutique l’Essence du papier, sur la rue St-Denis à Montréal, où elle travaille. »

Sr Noëlla débute rapidement ses cours avec Yannick au centre Saidye-Bronfman, puis fréquente son atelier Calligrafia sur le boulevard St-Laurent.

« Une vraie Française! Pour chaque lettre, elle corrigeait nos écritures et parfois elle nous octroyait une étoile dessinée de sa main! C’est Yannick qui m’a initiée à la calligraphie. C’est elle qui m’a emballée le plus en m’encourageant. Elle n’était pas tenue à répéter, je le sais comme ancienne enseignante. Certains professeurs répètent, mais pas Yannick! On sentait qu’on avançait avec elle, mais il fallait pratiquer! »

Lors de ses débuts en calligraphie, Sr Noëlla vit des moments plus difficiles.

« Un soir j’arrive à la résidence un peu découragée. Je trouvais que cela me prenait pas mal de temps. J’ai eu un blocage! Mais je suis retournée au cours de Yannick et je lui ai demandé de me montrer les lettres avec lesquelles j’avais plus de difficultés, celles qui sont plus allongées, pour être capable de les mémoriser. C’est énorme comment j’en ai fait par la suite! »

Cette belle relation maître-élève dure 10 ans et prend fin au décès de Yannick en janvier 2006. Dans le numéro spécial automne-hiver 2006 de L’Arabesque consacré à cette grande calligraphe, Sr Noëlla lui rend hommage : « Yannick, une experte de la plume… Tous ses travaux m’émerveillaient… Merci à Dieu d’avoir eu la chance de la connaître sur la route de ma vie. (…) J’espère que son Dieu du ciel la comblera. Adieu à ma chère amie de la calligraphie.»

Poursuite de la calligraphie et exploration d’autres styles d’écriture

Après le départ de Yannick, Sr Noëlla poursuit son apprentissage de la calligraphie. À Longueuil, elle rencontre les calligraphes Roger Beaudouin et Nicole Morin, une ancienne élève de Yannick.

« Elle (Nicole) m’a dit d’aller voir M. Beaudoin. Il va te préparer une belle plume de canard! Nicole m’a aussi enseigné, mais c’était une écriture droite et ça ne me rejoignait pas! Elle m’a aidée pour réaliser un paysage avec de la calligraphie. »

Elle suit aussi des cours pour enjoliver son Italique, notamment les majuscules, entre-autres avec Luc Saucier et Gilles Champagne. Un peu plus tard, elle s’inscrit à un cours d’enluminure avec Brigitte Papineau.

« J’ai fait la lettre E, mais j’ai trouvé cela trop long. Je ne suis pas assez patiente avec la dorure qui colle puis qui décolle. »

Pour Sr Noëlla qui pratique l’Italique, c’est tout naturel d’explorer l’écriture anglaise.

« Joy Deneen m’a donné des cours d’anglaise. Je voulais l’apprendre car je l’avais travaillée tout au long de mes années d’enseignement avec les lettres attachées. Mais je n’ai pas réussi mes majuscules! »

Participation aux expositions de la Société

De 2005 à 2010, Sr Noëlla participe à plusieurs expositions de la Société. Afin d’illustrer cette période active, elle nous montre un petit album de photos en s’exclamant : « C’était l’fun! J’ai essayé des affaires! »

Elle est particulièrement fière de son œuvre en 2011, dans le cadre de l’exposition : Dialogue urbain. Elle écrit une phrase qui témoigne de sa grande ouverture face à l’Autre : Maintenir la qualité de dialogue à Montréal fait preuve d’une grande fraternité. Au niveau visuel, elle intègre pour la première fois de la cartographie à sa calligraphie.

Calligraphe dans sa communauté

Pendant plusieurs années, Sr Noëlla est une calligraphe active comme dans sa communauté religieuse, notamment en adressant de nombreuses enveloppes. Lors d’anniversaires des religieuses, elle prépare un tableau hommage sur un fond blanc, avec des feutres.

« C’était glissant! Je mettais quelques fleurs en bas, parfois même des fleurs artificielles! Les sœurs m’en parlent encore car elles aimaient mes tableaux! »

En 2015, dernière année de sa pratique active, elle conçoit des panneaux avec les noms des religieuses jubilaires lors d’anniversaires, tels que des soixantièmes, des cinquantièmes.

« J’ai tout écrit les noms sur un grand carton. Maintenant, tout est informatisé! »

Hassan Massoudy, son dernier coup de cœur!

Au moment de la quitter, elle nous confie son coup de cœur pour le calligraphe irakien Hassan Massoudy, établi en France depuis 1969. Elle l’a connu lors de ses nombreuses lectures sur la calligraphie et conserve une photo de l’artiste au travail.

Elle veut aussi donner ce conseil aux calligraphes débutants : « Continuez d’être tenaces! Si tu n’aimes pas ça, lâche ça! Si tu aimes ça, il faut travailler pour que cela soit présentable et que tu aies une certaine reconnaissance. »

Au revoir Sr Noëlla! Merci pour votre joie de vivre, votre amour de la calligraphie et cette belle rencontre!

Sr Noëlla en quelques dates

1919 Le 5 décembre, naissance à St-Guillaume, village à proximité de Drummondville.
Elle est la deuxième d’une famille de 11 enfants, 5 filles et 6 garçons. Sa sœur Jeannine, qui est sa cadette de 10 ans, fait partie de la même congrégation religieuse.

1934 – 1937 Pensionnat de St-Hyacinthe, Sœurs de Saint-Joseph

1937 – 1939 Enseignante dans le village de St-Guillaume

1939 Voyage estival à Albany, état de New York

1939 – 1943 Entrée dans la communauté des Sœurs de Saint-Joseph et noviciat

1943 – 1975 Enseignante en Montérégie et dans les Cantons-de-l’Est

1975 – 1977  Formation en bibliotechnique aux collèges Ste-Thérèse de Blainville et
de Maisonneuve à Montréal

1977 – 2002 Bibliothécaire à l’école secondaire St-Joseph, St-Hyacinthe

1978 Voyage en Israël à la suite d’un certificat en théologie à l’Université de Sherbrooke

1991 Voyage en France, cadeau communautaire pour son jubilé (50 ans) de profession religieuse

1994 Bachelière ès Sciences (B.Sc) Université de Montréal

1995 Année sabbatique à Montréal et découverte de la calligraphie avec Yannick Durand.

 Adhésion à la Société des calligraphes de Montréal

2002 – 2015 Bibliothécaire à la Résidence Notre-Dame, St-Hyacinthe

2005 – 2010 Participation aux expositions annuelles de la Société

2015 Fin de la pratique de la calligraphie. Sr Noëlla poursuit son adhésion à la Société car son intérêt pour la calligraphie demeure aussi présent et elle est très attachée envers la Société et ses activés!

2019 Le 5 décembre : 100e anniversaire!

Calligraphie et confinement

Avec les chamboulements du printemps 2020, certains de nos membres se sont tournés vers la calligraphie. Voici quelques pièces créées lors de cette période de confinement. Certaines peuvent vous servir d’inspiration durant ces moments difficiles. Merci à tous pour vos contributions. Si vous souhaitez publier une de vos oeuvres, veuillez contactez Mathieu Doucette

En lumière: Luc Saucier

L’an dernier fut souligné le 30e anniversaire de l’Autorité héraldique du Canada, fondée le 4 juin 1988 par Jeanne Sauvé au sein du Bureau du secrétaire du gouverneur général.  Luc Saucier, membre de la Société des calligraphes, est associé à cette institution depuis 2005.

1) Qu’est-ce que l’Autorité héraldique du Canada?

À partir du XIIe siècle, en Europe, les chevaliers adoptèrent la pratique de décorer leurs boucliers pour se faire reconnaître lorsqu’ils étaient revêtus de leur armure. Ces armoiries primitives, quoique souvent très simples, identifiaient clairement la personne. Avec le temps, les monarques assumèrent le contrôle de la concession et de l’utilisation officielle d’armoiries, ce qui leur permettait de rendre hommage à des personnes et à des groupes. Les armoiries vinrent ainsi à être perçues comme des marques d’honneur décernées par un souverain usant de sa prérogative. Les hérauts d’armes – des officiers de la cour qui jouaient également le rôle de diplomates – étaient chargés de recenser les sujets de leur souverain et d’enregistrer les armoiries à cette fin.

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